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Cercle Évangile et liberté en Isère
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Cercle Évangile et liberté en Isère
Cercle Évangile et liberté en Isère
  • Le Cercle Évangile et liberté en Isère revendique son appartenance au protestantisme libéral. Ce cercle, membre de l’Église Protestante Unie de Grenoble, se veut ouvert à tous, croyants ou non croyants, sans volonté de faire du prosélytisme.
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3 juillet 2016

A la découverte de Dieu au-dessus de Dieu

Dieu au-dessus de Dieu 

Voici un petit parcours de différentes représentations possibles de Dieu, histoire de laisser de côté le dieu que l’on prie encore dans les Églises, celle d’un Dieu lointain qui superviserait l’univers du haut du ciel, pour terminer sur un Dieu de la profondeur, à portée des non croyants et des chrétiens qui quittent leur Église. 

Le déisme :[1]

Considérer que Dieu est l’Être suprême, le grand Architecte qui existe quelque part est une vision déiste.  C’est une vision d’un Dieu horloger du monde, une conception « naturaliste ». Dieu n’est pas considéré comme  identique à la nature, mais comme le fond créatif de tous les objets naturels. Aujourd’hui cette vision naturelle a presque totalement disparu. La nature est considérée par les hommes de science en termes  matérialistes, mécanistes. L’hypothèse Dieu n’a aujourd’hui plus aucune valeur pour interpréter et comprendre la nature.

Conception non religieuse de Dieu

L’homme a appris à répondre à toutes sortes de questions sans  recourir à Dieu, que ce soit dans les domaines de la science, dans les affaires humaines. Le monde est devenu adulte dit Bonhoeffer. Il peut se passer de Dieu pour expliquer le monde. L’hypothèse Dieu n’a plus aucune valeur pratique pour l’interprétation et la compréhension de la nature. Dieu a été éliminé du monde.

Le théisme

Le théisme est une certaine façon de concevoir Dieu. Le théisme considère que Dieu est un être extérieur au monde. Ce serait une divinité  dotée d’un pouvoir surnaturel qui voit tout, sait absolument tout. Le théisme fait de Dieu une personne céleste, parfaitement parfaite, qui réside au-dessus du monde et de l’humanité. Nombre de personnes sont des anti-théistes plutôt que des athées. «  Si le christianisme doit survivre …il n’y a pas de temps à perdre pour le détacher de ce schéma de pensée, de cette théologie particulière, et pour penser fortement à ce que nous devrions mettre à sa place ».[1]

Les auteurs bibliques étaient théistes

 Nombreux sont les passages bibliques qui présentent Dieu sous une image théiste. Par exemple Dieu a provoqué le déluge pour punir les humains de leur mauvais comportement. Il a tué tous les premiers-nés égyptiens pour que le pharaon prenne peur et permette enfin au peuple juif de quitter l’Égypte. Les écrivains du Nouveau Testament ont employé un langage mythologique. Ils s’exprimaient dans un langage aujourd’hui périmé du cosmos. La rédemption du Christ est présentée comme un événement supranaturel, comme une incarnation d’un être céleste venu par une naissance miraculeuse et retourné par ascension à la sphère céleste.  Ce langage  est une tentative  pour exprimer  la signification, l’importance ultime, inconditionnelle  de l’événement historique de Jésus- Christ. Cela devient « Dieu », Être d’en haut, envoyant son « fils » ici-bas. Cette  vision mythologique   s’efforce de rendre objectif, véridique,  un événement historique transformé  en opération surnaturelle.

Origine de cette notion théiste

 Nos lointains ancêtres dit Spong[2], observèrent qu’il y avait d’autres formes de vie que la leur. Ils se demandaient d’où venaient ces organismes vivants, quelle était leur origine. Il devait y avoir une puissance pour animer l’écoulement des eaux, la puissance du vent, la chaleur du soleil, la lumière de la lune. Y avait-il un esprit au-delà du ciel pour contrôler ces forces ? Pouvait-on faire quelque chose pour rendre cet esprit favorable aux desseins humains ? Dieu naquit ainsi comme une divinité en dehors et au-dessus de notre vie, pourvue d’un pouvoir surnaturel. Un  dieu unique  finit par s’imposer sur les autres divinités existantes. Il dirigea le monde en dieu tribal, surveillant et protégeant son « peuple élu ». Dès lors l’angoisse humaine devint supportable. Il y avait un être suprême au-dessus des hommes, plus puissant qu’eux et capable de les protéger et de les défendre. Des religions purent définir les moyens de célébrer le culte qui permettait de gagner la faveur de Dieu.

L’hypothèse de Feuerbach

Feuerbach pense que l’homme attribue à Dieu, à un être parfait, l’amour, la sagesse, la justice. Or ces attributs sont humains. En fait pour lui la théologie n’est rien d’autre que de l’anthropologie. La connaissance de Dieu ne vient, pense t’-il, que de la connaissance de l’homme.  Ce qui  revient à déifier l’homme.

Le supra naturalisme

Le supranaturalisme consiste à interpréter la transcendance en disant que le divin se trouve dans un monde transcendant, au-dessus de la nature. Les athées abolissent le supra naturalisme en affirmant que la transcendance n’existe pas, car  la religion ne fait que tenter de maintenir la solidarité  entre les hommes en utilisant la catégorie Dieu. La transcendance est un attribut de l’homme et non de Dieu.

Le fondement de l’être[3]

Le fondement de l’être est une nouvelle manière de parler de Dieu. C’est Tillich qui a défini cette idée d’un Dieu qui pénètre toute vie. Pour Tillich tout ce qui existe, tout ce qui vit, est enraciné en Dieu. Plus nous vivons profondément, totalement ce que nous sommes capables d’être, plus nous manifestons la présence de Dieu, fondement visible de notre être.

Dieu au-dessus de Dieu

Il faut penser Dieu autrement explique A. Gounelle., non pas comme extérieur à nous, ni comme identique à nous, mais comme cette puissance d’être, cette puissance pour la vie, qui nous habite et agit en nous sans se confondre avec nous. Il faut penser Dieu « au-dessus de Dieu » c’est-à-dire au-delà des doctrines, des images et des rites qui servent à l’exprimer et qui n’ont de vérité et de puissance que si on y voit des symboles de cet Ultime qui nous dépasse tout en demeurant en nous, qui est la puissance d’être qui affronte en nous le non-être. Tillich estime qu’en tout être humain, il y a une foi, pas forcément une foi religieuse, mais une foi en des valeurs, une foi dans la vie. La foi ne se situe pas à côté ou à propos de la vie, quand on essaie de la comprendre ou de réfléchir sur elle. Elle surgit du cœur même de la vie ; elle est la vie, elle est ce courage d’être qui fait d’elle ce qu’elle est. Le courage, c’est-à-dire l’affirmation de soi qu’implique chaque moment de notre existence implique une transcendance, puisque sa source ne se situe ni dans le monde ni en nous. Cette transcendance, ce « Dieu inconnu » et pourtant toujours proche, prend visage pour nous dans une révélation. La Révélation rencontre et dévoile quelque chose que nous portons en nous. Tillich nous invite à nous étonner du banal et du courant,  à développer une spiritualité non pas de l’extraordinaire, mais du quotidien. Vivre a une grande profondeur fait découvrir que la présence de Dieu est constitutive de notre existence.

Le résumé de Robinson[4]

« Dieu, est  fond, source de notre vie  (…) plus proche de nous que nous ne le sommes nous-même ».
L’Esprit de Dieu est le fond même de notre véritable être. Le premier chapitre de l’épître aux Corinthiens le confirme:  « Pour nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les dons de la grâce de Dieu » (Co. 2, 12 ). On ne peut comprendre les choses profondes de Dieu,  qu’en les cherchant dans les profondeurs de notre âme.  Comme le disait Bonhoeffer, c’est une connaissance non religieuse de Dieu.

H.L.



[1] John A.T. Robinson, Dieu sans Dieu, Nouvelles éditions latines.

[2] John Shelby Spong, Jésus pour le XXI e siècle, Éd. Karthala 2013

[3] A. Gounelle, Paul Tillich,une foi réfléchie,  Olivetan, et site Gounelle


[4] John A. T. Robinson, Dieu sans Dieu., Nouvelles éditions latines.

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