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Cercle Évangile et liberté en Isère
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Cercle Évangile et liberté en Isère
Cercle Évangile et liberté en Isère
  • Le Cercle Évangile et liberté en Isère revendique son appartenance au protestantisme libéral. Ce cercle, membre de l’Église Protestante Unie de Grenoble, se veut ouvert à tous, croyants ou non croyants, sans volonté de faire du prosélytisme.
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27 juillet 2012

Petit traité du commencement de toutes choses…

Etude faite par J.M. Sabatier :                                                                                                      Hans Kung fait le point sur nos connaissances concernant la création du monde. ( Étude d’un chapitre de son livre ).Hans Kûng n’adhère pas à la mythologie biblique de la création. La question sous-jacente est la suivante : Dieu est-il le créateur du monde ? Ou est-ce une question de foi !

INTRODUCTION

 La Bible et les sciences de la nature sont d’accord sur un point : au début de l’histoire de notre planète il n’y avait pas la vie. « La terre était uniforme et vide : il y avait les ténèbres à la surface, de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux » (Genèse 1-2). Selon les scientifiques la vie est apparue sur notre terre voici à peu près 3,5 milliards d’années et l’univers depuis 13,7 milliards d’années. Une évolution calculable, cohérente et logique si toutes choses sont sous la loi de CAUSES ET D’EFFETS… où tout pas en avant procède avec évidence de celui qui précède. Y aurait-il donc un espace pour une INTERVENTION spéciale ?… l’auteur parle d’un « INTER-VENIR », d’un « SUR-VENIR » de Dieu… serait-il intervenu particulièrement lors de la NAISSANCE de la VIE (Biogenèse) et, au plus tard, lors de la CREATION DE L’HOMME (hominisation).

L’auteur tente de trouver des réponses à des questions fondamentales. À savoir :

1 – Depuis quand y a-t-il la vie ? 2 – comment la vie est-elle apparue ? 3 – la vie : hasard ou nécessité ? 4 – pourquoi avons-nous un cosmos favorable à la vie ? 5 – comment interpréter les miracles ? 6 – comment penser l’agir de Dieu ?

PREMIERE QUESTION

 - 1 – Depuis quand y a-t-il la vie ?

La recherche scientifique et la recherche historique critiques de la Bible rendent la chose de plus en plus évidente : la tradition du paradis où vivait Adam et Eve, ainsi que celle du péché originel doivent être comprise comme des RECITS SYMBOLIQUES. Le « MONO-GENISME » qui défend une descendance de tous les humains à partir d’Adam et d’Eve est pratiquement abandonné… et les premiers chapitres de la Bible doivent nous conduire à une interprétation religieuse de la condition fondamentale de l’homme depuis le début. Les théologiens (en dépit des RUPTURES DANS LE DEROULEMENT CAUSAL où pensait-on une INTERVENTION SURNATURELLE de DIEU était nécessaire dans la marche d’une histoire naturelle continue) ont admis que le cosmos dans son ensemble et l’HOMME, au moins dans sa dimension corporelle ont évolué naturellement… la vie est apparue sur terre voici 3,5 milliards d’années et les premiers ancêtres de l’homme y sont présents depuis 2 millions d’années… mais, la VIE et plus encore « l’ESPRIT », « l’AME SPIRITUELLE » de l’homme sont-ils apparus grâce à une intervention directe de Dieu ?

 1-1 Qu’est ce que la vie ?

Chez Aristote, toute vie est une DYNAMIQUE PROPRE . Il distinguait trois formes de Vie :  la vie VEGETATIVE des PLANTES qui peuvent se nourrir, croître et se multiplier.  la vie SENSIBLE des animaux qui peuvent en plus percevoir, se mouvoir, désirer.  la vie MENTALE RATIONNELLE qui permet de connaître, de décider librement… de faire un choix personnel.

Chez Augustin et Thomas d’Aquin, toute AME SPIRITUELLE a été crée DIRECTEMENT par DIEU à partir de rien. (c’est le Créationnisme) et n’a pas été produite par un engendrement des parents (Générationnisme).

Les Biologistes actuels précisent les conditions minimales à tout organisme vivant qui se caractérisent par : une capacité dans une même espèce à se REPRODUIRE,  une capacité à MUTER (d’où la multiplicité des êtres vivants),  une capacité à UTILISER et à TRANSFORMER des matériaux pris dans l’environnement : c’est le métabolisme. Le VIVANT est TOUJOURS INDIVIDUEL : la plus petite unité est la CELLULE. … Après avoir essayé de définir la vie…

 1-2 Sommes-nous seuls dans l’UNIVERS ?

La possibilité d’une vie ailleurs n’est pas à exclure, car les scientifiques ont constaté que l’explosion d’étoiles dans le passé dégageait de grandes quantités de molécules (dont de l’eau) composées d’atomes nécessaires au développement de la vie. De nombreux astronomes dont Frank DRAKE et Carl SAGAN ont exploré méthodiquement l’univers avec des télescopes géants pour tenter de capter des signaux radios faibles, d’origine extraterrestre. Cette recherche s’appuyait (et s’appuie toujours) sur des calculs mathématiques précisant la proportion de planètes parmi les étoiles où pourrait exister de la vie capable de s’exprimer sous forme de civilisation technologique supérieure : le chiffre d’au moins 10 000 civilisations a été soutenu rien que dans la voie lactée. Mais… après tous ces investissements scientifiques, quels résultats ?

 1-3 Une recherche SANS RESULTATS

Jusqu’à présent nous n’avons pas trouvé de vie dans l’univers et peut-être sommes-nous seuls dans l’univers, car tout ce qui environne notre dans l’univers est EFFROYABLE et tout simplement INAPTE au DEVELOPPEMENT d’une vie complexe qui nécessite un nombre exceptionnel de conditions favorables… existent-elles quelque part dans l’univers ?

DEUXIEME QUESTION

 2 – Comment de la vie est-elle apparue ?

Par la biologie moléculaire on sait que sur notre terre TOUTE VIE EST APPARENTEE AUX AUTRES ; L’ensemble des êtres vivants est constitué de GENES où l’on retrouve quatre ou (cinq pour l’ARN) CONSTITUANTS SIMILAIRES (Adénine, Guanine, Thynine, Cytosine pour ADN et ARN, Uracile en plus pour ARN)… Quels sont…

 

 

 2-1 Les porteurs de la vie ?

La THEORIE de L’EVOLUTION de DARWIN est aujourd’hui incontestablement vérifiée non seulement au niveau de la cellule vivante, mais de la molécule. La biologie moléculaire grâce à la découverte de la structure de la double hélice d’ADN par WASTON et CRIK, a montré que ce qui vaut pour des bactéries et des virus, vaut aussi pour tout organisme plus évolué et par extension pour toute vie sur terre… à savoir que les PORTEURS ELEMENTAIRES de la VIE, et de ses propriétés essentielles, sont de type de grosses molécules : les ACIDES NUCLEIQUES et les PROTEINES qui ont la forme d’une double hélice de séquence d’ACIDES AMINES organisés selon un CODE GENETIQUE répété de façon identique de génération en génération… sauf lors d’ERREURS de REPRODUCTION responsables de MUTATIONS. La vie fonctionne et se prolonge au niveau le plus élémentaire dans un espace infime de la cellule à une très grande vitesse. Alors ? Derrière la NAISSANCE de la VIE n’y aurait-il pas un ACTE CREATEUR MYSTERIEUX qui ordonne les ATOMES SEULS (singuliers) de telle sorte que la vie puisse en naître ? en fait on trouve que les atomes singuliers trouvent très vite leur équilibre de structure sans acte créateur particulier… Alors ? La VIE a-t-elle besoin pour apparaître d’un CREATEUR ou du moins d’un ORGANISATEUR ?

 2-2 La matière s’organise elle-même

Comment de l’INANIME (« inanis » = vide = dénué de souffle vital ou « âme ») est sorti pour la première fois la VIE, La VIE fonctionne sur une AUTO ORGANISATION de la matière, de molécules selon des LOIS BIOCHIMIQUES. De même qu’à partir de la MATIERE ORIGINELLE, sous l’impulsion de décharges électriques se sont formés des atomes qui se sont regroupés pour former des molécules puis des systèmes moléculaires complexes… la VIE serait apparue à partir de la construction d’acides nucléiques et de protéines. L’EVOLUTION va dans le sens d’ESPECES plus ELABOREES, (êtres vivants unicellulaires puis pluricellulaires, puis plantes, animaux supérieurs), et cette évolution ne semble être NI ORIENTE, NI CONTRAINTE, par une INTERVENTION EXTERIEURE. Alfred GIERER, éminent biologiste allemand, pense qu’il y a 3,5 milliards d’années il n’y avait pas la vie, mais des PRECONDITIONS CHIMIQUES pour la formation d’acides nucléiques de type ARN qui apparurent grâce à une séquence accidentelle de molécules. Ces ARN formés servirent de base pour la synthèse d’autres acides nucléiques par un phénomène d’auto multiplication signe d’un CHANGEMENT DE MATIERE et d’une CAPACITE DE MUTATION ce qui constitua le premier « COUP d’ENVOI de la VIE » Le développement des cellules s’est accéléré en utilisant la LUMIERE du SOLEIL comme source d’énergie pour la transformation de la matière : c’est la PHOTO SYNTHESE : à partir de CO2 et H2O de l’atmosphère certaines bactéries (avant les plantes), sous l’action de la lumière solaire, fabriquent des molécules organiques en produisant un dégagement d’oxygène. Les structures et les fonctions des unicellulaires devinrent de plus en plus complexes. La multiplication SEXUEE des cellules fut un pas essentiel vers une évolution vers des êtres vivants PLURICELLULAIRES avec des DIFFERENCIATIONS CELLULAIRES à fonction spécifique au sein même de chaque être vivant. Cette EVOLUTION vers des organismes pluricellulaires mena finalement aux structures des PLANTES et des ANIMAUX SUPERIEURS. On peut (presque) comprendre l’apparition de la vie par les mécanismes physiques et chimiques à partir de préconditions matérielles existantes. Toutefois…

 

TROISIEME QUESTION Fait du pur hasard ?

 3 – HASARD OU NECESSITE ?

Deux perceptions pour EXPLIQUER LA VIE s’affrontent toujours :

 Le VITALISME qui admet un élément non biologique, une FORCE DE VIE CREATRICE, une FORCE ORIGINELLE qui entraînerait les forces biologiques.

 le MECENISME MATERIALISTE qui tente d’expliquer la vie par de PURES LOIS MECANIQUES.

Pour ces deux approches il y a de la LOI et du HASARD de la STRUCTURE et de la NOUVEAUTE …avec une indétermination, un caractère indécis, aléatoire présent dans tous les processus singuliers qui ont pu aboutir chez les êtres vivants supérieurs soit à un développement, soit à une impasse… voire une disparition de certaines espèces.

- 3-1 Y a-t-il une PREDOMINANCE DU HASARD ?

Dans le temps les événements singuliers sont INDETERMINES et ne sont pas fixés… ils sont ALEATOIRES de part de petites MUTATIONS héréditaires et soudaines entraînant des TRANSFORMATIONS SANS DIRECTION FIXEE par le seul fait du HASARD et de la NECESSITE. Jacques MONOD, biologiste athée, prix Nobel 1965, combat l’hypothèse d’un inducteur d’évolution ou d’une énergie initiale, censée expliquer l’évolution pour la mener vers un point Omega en référence à un DIEU CREATEUR.

- 3-2 Les Lois de la nature régulent le hasard ?

Manfred EIGEN physicien et chimiste allemand (prix Nobel 1967) défend une théorie opposée à Monod selon laquelle les LOIS DE LA NATURE REGULENT LE HASARD. Le PROCESSUS SELECTIONet EVELUTION est une nécessité inéluctable… sans être une propriété vitale mystérieuse inhérente à la matière ; .. mais cette sélection et cette évolution ne sont pas le fruit du hasard. Alors se demande un autre biologiste autrichien Rupert RIEDL « Dieu joue-t-il aux dés ? » pour orienter le hasard… ou est-ce la matière qui s’organise elle-même et de ce fait l’évolution qui se régule elle-même… rendant Dieu superflu ?

- 3-3 Dieu superflu ?

Le biologiste MONOD affirme que « c’est une supposition non fondée de postuler l’existence de Dieu à partir du passage du monde inanimé au monde vivant de la biosphère… ou à partir de l’indétermination moléculaire… ce ne serait qu’un Dieu « bouche-trou » ! La naissance de la vie, selon le biologiste EIGEN, donc de l’évolution de la macromolécule vers le micro-organisme est seulement un pas important parmi beaucoup d’autres. (particule élémentaire => atome => molécule => macromolécule…) Pourtant le passage macromolécule à la première cellule vivante ne doit-il pas être considéré comme le plus important ? À l’opposé, le rejet d’un « mysticisme de la création » doit-il nécessairement, comme le croit MONOD, entraîner le rejet de Dieu comme créateur et guide du monde… mais il est tout aussi INFONDE d’exclure l’existence de Dieu sur les bases des résultats de la biologie moléculaire et… par la même de nier son influence d’apport éthique à chaque être humain.

- 3-4 Une alternative existentielle : en simplifiant deux alternatives.

 soit l’homme dit NON à un FONDEMENT, un APPPUI , un BUT originel de tout le processus d’évolution : il doit alors admettre l’ABSENCE de SENS dans tout ce processus et sa SOLITUDE ABSOLUE… avec pour conséquence une perspective SANS ESPERANCE , ni RAISON.

 soit l’homme PERCOIT un FONDEMENT, un APPUI, un BUT ORIGINEL : dans ce cas il peut fonder le caractère foncièrement CENSE de tout le processus et de sa PROPRE EXISTENCE. Question posée par LEIBNIZ : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose et non pas rien ? »

et selon Rupert RIEDL : « Personne, je l’affirme, ne peut vivre sans prémices métaphysiques. On peut ne pas en être conscient, c’est évident… mais on ne peut faire aucun pas dans l’inconnu sans y inclure des attentes qui sont métaphysiques, qui se trouvent au-delà des choses connues de nous pour le moment. Aucune culture ne peut se passer de la foi et de ses enfants, la religion, la philosophie, et la conception du monde. LA FOI EST LE CADRE IRREMPLACABLE POUR L’INEXPLICABLE ».

4 – Pourquoi avons-nous un COSMOS FAVORABLE A LA VIE ?

 4-1 Evolution vers l’homme

Depuis l’explosion initiale, il y a 13,7 milliards d’années, il fallait que tout soit parfaitement équilibré pour que de la vie puisse naître voici 3,5 milliards d’années, puis se développer progressivement dans la profusion actuelle de formes, et être au stade de la VIE AVEC DE L’ESPRIT caractérisant l’espèce humaine… quelques questions : L’univers savait-il que nous allions arriver ? Mais l’univers sait-il quelque chose ? L’explosion initiale savait-elle ce qu’elle allait déclencher ? Bref… après cette évolution immense tout ne va-t-il pas selon une « ORDONNANCE SPECIALE » ? Tout n’est-il que PUR HASARD ? Pourquoi d’AUTRES SOLUTIONS COSMIQUES n’auraient-elles pas été possibles qui n’auraient conduit ni à la VIE, ni à L’ESPRIT ? Peut-on expliquer notre évolution ?

 4-2 Un principe ANTHROPIQUE ?

D’une part : À partir des principes et des lois fondamentales de la physique il est impossible d’élaborer un processus de marche vers la vie…

D’autre part : on souhaiterait exclure le hasard qui est un principe d’explication vide.

Alors : Certains scientifiques se demandent s’il n’existerait pas un « META LOI » ou « SUPER LOI » au-dessus de toutes les lois naturelles qui conduit l’évolution du cosmos vers la naissance de la vie et une évolution entre autres espèces, vers l’espèce humaine. Malheureusement il n’y a pas de preuve d’une force vitale et d’une conscience de la matière induites au départ de façon anthropomorphique par un « conducteur du monde » ? Pourtant au titre de cette « meta loi » de la nature, de nombreux scientifiques adhèrent à l’idée d’un « PRINCIPE ANTHROPIQUE » selon lequel l’existence de l’homme impose au préalable des conditions nécessaires à la structure de l’univers (le cosmos serait orienté depuis le début dans un sens tel que, quelque part, de manière inéluctable, de la vie et de l’intelligence devaient naître) ?

 4-3 Il n’existe pas de FONDATIONS ULTIMES

Il est probable que la « META LOI DE LA NATURE » est reconnaissable à ses EFFETS d’inducteurs de la vie et de l’intelligence, mais ne possède pas de FONDATION ULTIME, du moins dans une logique scientifique, mathématique et physique. Il semble donc que seules la PHILOSOPHIE et la RELIGION soient capables de reconnaître et d’interpréter les liens existants entre les divers niveaux de notre monde (particules élémentaires => atomes => molécules => macromolécules => vie cellulaire => reproduction cellulaire => différenciation cellulaire => organismes vivants et vers l’infiniment grand macrocosme des planètes, des étoiles, des galaxies… jusqu’à l’univers dans sa totalité). Selon l’astrophysicien Gerhard BÄRNER on ne peut avec le « principe anthropique conclure qu’à une création dirigée et orientée vers une fin, un arrêt aboutissant à un être vivant supérieur l’homme »… Par contre selon le physicien Freeman DYSON « il y a une finalité (dans le sens « d’orientation vers ») derrière tout cela » avec l’élaboration d’un univers de plus en plus complexe et varié animé par un PRINCIPE SPIRITUEL. Dans une telle vision religieuse actualisée l’homme n’apparaît plus comme « le couronnement de la création » directement créé par Dieu, mais comme un « produit de l’évolution » unique en son genre, qui, sur la base de sa conscience, de son langage et de sa liberté, a développé une relation unique avec son environnement proche ou éloigné, avec « le ciel et la terre », pour parler de façon imagée comme dans l’histoire biblique de la création.

Donc, dans une vision d’ensemble de toutes choses :

 La religion peut interpréter l’EVOLUTION comme une CREATION. La connaissance scientifique peut CONCRETISER la CREATION comme un processus évolutif.  La religion peut ainsi conférer à l’ENSEMBLE de l’EVOLUTION un SENS qui est perçu par la FOI comprise comme CONFIANCE. « La FOI est le fondement de ce que l’on espère, et la certitude des choses qu’on ne voit pas »… « à cause de la foi nous reconnaissons que le monde a été créé par la PAROLE DE DIEU et qu’ainsi, de l’invisible, a surgi le visible » (Luther).

5 – Les MIRACLES

Que penser ? Faut-il croire aux nombreux récits de miracles rapportés dans la Bible ?

 5-1 Les miracles : une RUPTURE avec les lois de la nature ?

Il semble que Dieu soit intervenu de manière telle que ces miracles ne sont pas arrivés en un sens vague, mais au sens étroit de la RUPTURE des lois de la nature. Il importe d’être au clair à propos des miracles sur la différence fondamentale entre la VISION BIBLIQUE et la COMPREHENSION MODERNE de la REALITE. En effet les hommes du temps de la Bible n’étaient pas du tout intéressés par, ce qui est intéressant pour nous : la perception RATIONNELLE et TECHNIQUE selon les lois de la nature… Par conséquent aux temps bibliques on ne voyait absolument pas dans les miracles une rupture avec les lois de la nature : on ne les comprenait pas du tout comme une atteinte à une chaîne ininterrompue des causes et des effets… car tout événement par lequel Dieu manifeste sa puissance vaut, en ce temps là, comme miracle, comme SIGNE de DIEU.

 5-2 Les résultats de la critique Biblique

 La CRITIQUE HISTORIQUE a montré que bien des événements miraculeux, qui ne posaient pas le moindre problème à la foi des hommes de cette époque, peuvent être ramenés à des événements catastrophiques naturels (grenouilles, mouche, sauterelles au moment de la sortie d’Égypte)

 La CRITIQUE LITTERAIRE a montré qu’avec les récits de miracles, nous ne sommes pas du tout intégrés dans des protocoles d’événements historiques.

Souvent des écrits différents d’un même événement historique ont été réunis en un seul (où le plus récent a chaque fois accru la part miraculeuse). Des histoires bibliques identiques ont été modifiées, adaptées selon les genres littéraires (hymne musical, récit populaire, chronique de cour). Enfin des récits ont manifestement le caractère de LEGENDES (miracle de l’arrêt du soleil, des nourritures miraculeuses, de résurrection par les prophètes Elie et Elisée, de Jonas dans le ventre de la baleine). Donc avec les récits de miracles bibliques il ne faut pas s’attacher à l’événement raconté lui-même, mais à l’INTERPRETATION de ce qui est raconté : il y va moins de la FORME de l’énoncé que de son CONTENU qui a un SENS PROFOND.

 5-3 Des SIGNES par la FOI

Les miracles se veulent des SIGNES de la PUISSANCE de DIEU… Mais nulle part il n’est demandé de croire qu’il y a des miracles ou encore que tel ou tel phénomène qui est arrivé est réellement un miracle… on attend au contraire simplement la FOI en DIEU, Foi qui fait percevoir à l’homme que les actes miraculeux sont signi – ficatifs (« signus » = marque distincte, empreinte « facere » = faire)… c’est à dire font des signes, « font des marques, des empreintes ». Les miracles sont donc présents dans la Bible comme des METAPHORES (des transpositions de sens). Ils ne sont pas destinés à être des preuves de Dieu, mais des Signes de sont ACTION DANS LE MONDE, de son IMMISTION dans le monde et qui s’ENGAGE pour l’humanité et l’individu. En bref, DIEU ne laisse pas le monde et l’homme à leur SOLITUDE aboutissant à un grand vide, mais établit une trame d’événements reconnus par la foi. Les images et les miracles bibliques peuvent donc être compris correctement dans une conception du monde EVOLUTIONNISTE.

6 – Comment penser l’AGIR DE DIEU ?

C’est par une CONFIANCE RAISONNABLE en DIEU que l’homme devrait éviter de mélanger les connaissances scientifiques et les confessions de foi religieuses. L’auteur plaide pour le « OUI » à un « ALPHA » comme « FONDEMENT » de toutes choses et pour le « OUI » au-delà de la science, d’un OUI issu de la « CONFIANCE RAISONNABLE ». Pour certains Biologistes, le PROCESSUS de l’EVOLUTION n’inclut NI n’exclut d’un point de vue scientifique un AUTEUR (un ALPHA) et un SENS FINAL (un OMEGA)… Et pour un scientifique EN TANT QU’HUMAIN se pose la question existentielle de l’ORIGINE et du SENS FINAL de tout processus.

 6-1 Une COMPREHENSION de DIEU SPIRITUALISEE

Ce serait une représentation beaucoup trop extérieure, anthropomorphe (à savoir qui a l’apparence de l’homme… de l’homme mâle) que de croire que Dieu contrôle ou dirige les événements… y compris ceux qui suivent des trajets aléatoires ou qui aboutissent à des échecs de l’évolution comme l’extinction de certaines espèces. Par contre on peut comprendre dans la Bible DIEU EN TANT QU’ESPRIT ce qui est particulièrement approprié à une vision du monde EVOLUTIONNISTE. L’ESPRIT : « SPIRITUS => masculin en latin « RUAH => féminin en hébreu « PNEUMA » souffle, respiration, haleine en grec. L’esprit vital, chargé d’énergie, invisible, à la fois saisissable et insaisissable, est décrit dans la Bible comme autre chose que l’homme et qui le dépasse par sa permanence. « SAINT » est l’ESPRIT de l’UNIQUE SAINT : DIEU LUI-MEME. L’ESPRIT SAINT est donc l’ESPRIT DE DIEU qui n’est autre que DIEU LUI-MEME.

 6-2 L’INFINI œuvre dans le FINI

DIEU est présent comme ESPRIT dans le monde en évolution… mais l’ESPRIT de DIEU agit DANS les structures gouvernées par les lois du monde, mais il ne s’IDENTIFIE PAS avec elles. Car DIEU est PUREMENT DIEU et il agit DURABLEMENT dans l’histoire du monde, non pas sur le monde du fini et du relatif, mais comme l’INFINI DANS LE FINI et l’ABSOLU DANS LE RELATIF. L’ESPRIT DE DIEU n’effectue pas son action dans le monde du dessus ou du dehors, mais plutôt de l’INTERIEUR comme REALITE DYNAMIQUE au sein du processus d’évolution du monde… DIEU est lui-même ORIGINE, CENTRE et BUT du processus du monde.

 6-3 PAS DE CONCURRENCE entre DIEU et le MONDE

On comprend qu’il n’y a pas une alternative Dieu OU le monde ou bien le monde SANS Dieu (athéisme) ou encore DIEU IDENTIQUE au monde (panthéisme). On est avec Dieu DANS le monde et DANS le monde EN Dieu, Dieu ET monde, Dieu ET homme s’interpénètrent.

Pour Keith WARD il est totalement improbable que la seule sélection naturelle ait produit des êtres raisonnables, et il est plus simple d’admettre l’hypothèse d’une influence active ou passive de Dieu dans l’ensemble du processus d’évolution.

Pour John POLKINGHORNE (physicien et théologien) il est impossible de démêler le faisceau des causes. La FOI peut seulement apporter un discernement, mais aucune enquête ne peut démontrer l’action de Dieu. « L’équilibre réel que nous percevons entre hasard et nécessité me semble s’accorder avec la volonté d’un CREATEUR patient et subtil qui se contente de poursuivre ses fins en mettant en route le processus et en acceptant une part de faiblesse et d’incertitude, celle qui toujours caractérise le DON de la LIBERTE PAR L’AMOUR ».

La THEOLOGIE ne doit pas exagérer son pouvoir ni pousser sa curiosité trop loin. Nous n’avons pas parlé d’une énigme à résoudre dans le commencement et le devenir de toutes choses, mais d’un mystère insondable de la présence et de l’action intime de DIEU lui-même.

Dans le CŒUR DE L’HOMME agit l’ESPRIT DE DIEU Qui est un ESPRIT de LIBRE et d’AMOUR qui souffle où et quand il veut. C’est le DON de DIEU que l’homme est en droit d’implorer pour être LIBERE dans une vie de PAIX, de JUSTICE, de JOIE, d’AMOUR et de GRATITUDE.

Présenté par J.M Sabatier

 

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