Jésus à minima...selon les évangiles

Présentation de Jésus à partir d’extraits des évangiles par Julie-Marie Monge

« Cet exercice, nous dit elle, s'est avéré très difficile. J'ai choisi de me limiter aux évangiles et j'ai voulu laisser le maximum de place aux écritures.

En essayant de dire qui est Jésus pour moi en quelques points, je me suis rendue compte d'une part que c'était très difficile de l'enfermer dans un cadre précis, d'autre part que presque chaque affirmation pouvait être  contestée ou discutée, et enfin, que je laissais de côté beaucoup d'autres aspects très importants. Mais le but de cette intervention étant justement de susciter la discussion,  d'être un point de départ, je vous livre cette petite présentation ».

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S'il y a un épisode de la vie de Jésus que connaît encore la plupart de nos contemporains c'est sa naissance à cause  de la fête de Noël où, à côté du Père Noël, on peut voir quelquefois, au moins dans certaines régions, la crèche.

Donc pour dire jésus je vais commencer par sa naissance non sans avoir précisé au préalable un point essentiel :

1 Jésus est juif

Tous les évangélistes le disent à leur manière j'ai choisi pour illustrer ce point quelques versets de Luc 2, 25-32 (Syméon)

25Or, il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint était sur lui. 26Il lui avait été révélé par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu l'oint du Seigneur. 27Il vint alors au temple poussé par l'Esprit ; et quand les parents de l'enfant Jésus l'amenèrent pour faire ce que la Loi prescrivait à son sujet, 28il le prit dans ses bras et il bénit Dieu en ces termes :29« Maintenant, Maître, c'est en paix, comme tu l'as dit, que tu renvoies ton serviteur.30Car mes yeux ont vu ton salut,31que tu as préparé face à tous les peuples :32lumière pour la révélation aux païens et gloire d'Israël ton peuple. »

2 La naissance de Jésus

Je suis loin d'être convaincue de l'historicité des évangiles de l'enfance mais qu'on les considère comme historiques comme théologiques ou peut-être même comme des paraboles le résultat est le même : c'est dans la fragilité que Dieu est venu parmi les hommes, qu'il s'est incarné : Luc 2,6-7

6Or, pendant qu'ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva ; 7elle accoucha de son fils premier-né, l'emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle d'hôtes.

3 Son enseignement

Jésus a délivré un enseignement mais qui n'a rien à voir avec un enseignement de sagesse qui pourrait conduire au bonheur personnel, au bien-être, qui n'a rien à voir avec la morale.

Un des textes de référence est le Sermon sur la montagne dont je lirai les premiers versets : les béatitudes, en attirant votre attention non pas sur la première partie de chaque béatitude comme on le fait habituellement mais sur la deuxième. Mt 5,3-10

3« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux.

4Heureux les doux : ils auront la terre en partage.

5Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.

6Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.

7Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.

8Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.

9Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.

10Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.

4 L'amour et l'accueil de l'autre quelque soit sa religion, son sexe, sa position sociale...

A plusieurs reprises, on retrouve dans les évangiles ce commandement d'amour qui est non  seulement difficile à mettre en pratique mais aussi à accepter. Jn 13, 34-35

34« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. 35A ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les autres. »

De nombreuses paraboles illustrent l' amour et l' accueil de l'autre ex: Le bon samaritain Lc, 25-37

5 Jésus nous demande de le suivre mais...

Suivre Jésus, c'est prendre des risques et, dans un monde où le maître mot est la sécurité (on nous propose des assurances pour tout), ce n'est pas si facile : Luc 9, 57-58

57Comme ils étaient en route, quelqu'un dit à Jésus en chemin : « Je te suivrai partout où tu iras. » 58Jésus lui dit : « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l'homme, lui, n'a pas où poser la tête. »

6 La mort et la résurrection

Jésus est mort sur la croix condamné par les hommes à cause de son discours radical qui mettait en péril les fondements de la société mais sa résurrection nous dit que malgré cette condamnation et ce rejet, Dieu revient toujours et encore au milieu de nous pour nous montrer le chemin.

Fin de l'Evangile de Mt : Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps.

7 Je suis le chemin  et la vérité et la vie

Je terminerai par Jean 14, 5-7

5Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? » 6Jésus lui dit : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n'est par moi. 7Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu. »

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L’échange qui a suivi cette présentation a porté sur l’historicité des événements rapportés par les évangélistes. Ces événements ont-ils toujours véritablement eu lieu comme le disent les textes bibliques ? La réponse est non. A cela plusieurs raisons ; Tout d’abord les évangiles ont été écrits plusieurs décennies après  la mort de Jésus. Ils ont été transmis de bouche à oreille avant d’être l’objet d’une note écrite, pendant un bon moment.  Par ailleurs la vérité ne remplissait pas les critères scientifiques actuels. Elle se trouvait dans le message que l’on voulait transmettre. Il ne faut pas confondre le contenant et le contenu. Enfin chacun des évangélistes s’adressait et s’adaptaient à un public particulier. Matthieu par exemple parlait à des Juifs convertis tandis que Luc s’adressait à des païens en majorité d’origine grecque dont la culture était différente. L’essentiel pour le lecteur d’aujourd’hui est de tenter de saisir le vécu, l’émotion,  le ressenti des témoins qui ont transmis leurs souvenirs des événements partagés aux côtés de Jésus. Pensons à ce qui se passe quand on regarde un film. Si le metteur en scène et les acteurs sont bons, on partage intensément les émotions et la tension qui surgit de l’histoire racontée. Mais qui croit que les événements relatés se sont effectivement passé de cette façon ?

Une autre remarque a été l’objet d’une réflexion : la traduction des béatitudes a varié. Passer un moment à les comparer serait très utile. Il s’agit en effet du discours fait par Jésus pour inaugurer son ministère annonçant le Royaume à venir.