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Cercle Évangile et liberté en Isère
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Cercle Évangile et liberté en Isère
Cercle Évangile et liberté en Isère
  • Le Cercle Évangile et liberté en Isère revendique son appartenance au protestantisme libéral. Ce cercle, membre de l’Église Protestante Unie de Grenoble, se veut ouvert à tous, croyants ou non croyants, sans volonté de faire du prosélytisme.
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3 juillet 2013

Pour une nouvelle doctrine de Dieu

 

Pour une nouvelle doctrine de Dieu

 

La question de Dieu n’intéresse plus du tout. S’il y a tant de personnes qui ne se soucient plus de Dieu, c’est sans doute qu’il y a une bonne raison pour cela. Cela tient à l’idée que les Églises ont transmise de Dieu.

Une certaine idée de Dieu transmise par les églises

Voici quelques-unes des idées de Dieu émises depuis 2 000 ans. Peut-être même davantage !

-Tout d’abord pour ces Églises Dieu est éternel. Il a toujours existé. Il existera toujours. De ce côté, il n’y a pas de changement. On peut en déduire que Dieu est parfaitement inanimé. Comment pourrait-on s’intéresser à quelque chose d’inanimé ?

-Dieu par ailleurs est transcendant. Cela signifie en premier lieu, qu’il n’a besoin de personne, qu’Il est totalement indépendant, extérieur à notre monde, au-delà de tout. Il est tellement lointain que quelques rares personnes qui ont conscience de sa totale altérité sont terrorisées à l’idée de se trouver devant lui, devant sa « sainteté ».  Le voyageur solitaire au fin fond du Sahara, seul dans cette immensité, éprouve, devant Dieu,  ce sentiment de n’être vraiment pas grand-chose, comme un grain de sable perdu devant l’infini qui « s’en fiche ».

-Dieu est omniscient. Il connaît tout : passé, présent, et même futur, rien ne lui est étranger. Comme disent les musulmans quand un malheur les frappe : « c’était écrit » ! Dans ce cadre, il n’y a plus de liberté. Nous sommes prédestinés. Inutile de se révolter puisque Dieu l’a voulu ainsi. Ce que l’homme aurait pu penser, imaginer, créer pour s’adapter à la nature, à l’évolution de ses conditions de vie,  n’aurait aucun intérêt. Il n’y a donc  pas de place pour une quelconque « loi de culture ».

-Dieu enfin assure la bonne marche du monde. Il a édicté des lois immuables. Certains parlent alors de « loi de nature ». Les sages sont ceux qui s’efforcent de connaître ces lois et de s’y conformer. Tel était l’idéal de Platon, de la Grèce antique. Pour ces croyants archaïques, il n’y a pas de changement, d’évolution possible.

-Dieu n’est affecté par rien. Il est parfaitement impassible. Tremblements de terre, inondations, tsunamis, rien ne le touche. N’est-il pas au-delà de tout ? C’est pourtant sur ce terrain que l’idée de Dieu a commencé à perdre du terrain. En 1755 un tremblement de terre suivi d’un tsunami a détruit la ville de Lisbonne. C’est par dizaine de milliers que  les gens sont morts. Les hommes d’Église ont dit : « Dieu l’a voulu ! Peut-être voulait-il punir ces Portugais! Dieu soit loué ! ». Alors des philosophes comme Voltaire, ont protesté et dit : « nous ne voulons plus de ce Dieu-là ». L’idée a commencé à se répandre. Cela a nui à l’idée que l’on se faisait de Dieu. Duc coup, il s’est trouvé éliminé des préoccupations.

L’idée que l’on se faisait de Dieu s’explique : dans l’antiquité, les êtres humains étaient totalement dépendant des puissants comme ils  l’étaient des forces de la nature. Tout naturellement, ils ont considéré que Dieu avait les mêmes attributs que ces puissances maléfiques dont leur destin  dépendait. Dix mille ans plus tard, nous sommes en effet sortis du néolithique, cette idée de Dieu ne correspond plus à rien. Il est donc normal que les gens s’en désintéressent.

Une certaine idée de la réalité

Notre idée de la réalité est également désuète.

Nous pensons vivre dans un univers rempli d’une collection d’objets ou de corps juxtaposés, de substances qui restent inertes, stables, fermes comme le roc. Pour nous le temps est encore celui de Newton, dont toutes les horloges indiquent le même temps et rendent ce temps, universel et parfaitement bien défini conceptuellement. Or la notion de temps absolu a disparu avec Einstein : deux horloges identiques situées dans deux référentiels galiléens différents ne battent pas au même rythme. Plus précisément, il n'est pas possible de les garder synchronisées. De même en est-il de la matière[1] ». La philosophie substantialiste se trompe. Le changement l’emporte sur la permanence.  Les réalités qui composent le monde sont des flots d’événements qui se succèdent, s’interpénètrent et interfèrent les uns avec les autres. On considère à tort que les réalités, les êtres concrets, sont des objets stables et solides qui ont leur identité en eux-mêmes et qu’ils  se définissent par leur matérialité ou leur substantialité ». Or toute réalité est le résultat de la conjonction, de la rencontre, de la combinaison  de multiples événements. Ce que l’on prenait pour une substance matérielle est en fait énergie. Puis toute « réalité » s’use, évolue, se modifie, et meurt en permettant à une autre réalité de se saisir de cette expérience passée pour en faire naître une nouvelle. Le roc de granit s’effrite sous la force du vent et de l’eau, pour devenir  sable, puis dune, puis ile et peut être nouvelle terre. Ainsi naissons nous de la rencontre de deux êtres, qui nous lèguent toute un passé, toute une culture, pour devenir, grâce à toutes nos expériences vécues, à toutes nos rencontres,  la personne que nous sommes, toujours la même et pourtant, à chaque instant différente.
Dieu est énergie présente dans l’univers, proposant, suggérant, espérant une réponse positive à ses suggestions. Il orchestre ces mutations, cette évolution permanente des réalités qui habitent l’univers. Il est comme le levain dans la pâte pour la faire lever. Dieu est impliqué dans le monde. Dieu n’est pas dans un monde transcendant, au ciel.  Il est dans le monde. Il est dans le même monde que nous. Il est ici-bas. Nous pouvons apprendre à discerner sa présence dans le quotidien. Le monde est le lieu que Dieu habite. Il se trouve au sein même de cet univers. Sa « transcendance réside dans l’élan vers l’avenir, dans la force de transformation et de renouvellement qu’il donne à toute réalité »[2]Dieu intègre en lui tout ce qui existe. Tout est en Dieu. Je ne dis pas que tout est Dieu, car je serai panthéiste. Mais il est en lien avec moi-même, les autres, la nature.

Une certaine idée d’un Dieu en inter réaction avec nous

La matière et l’esprit ne font qu’un. Les objets, les plantes, les animaux sont nos semblables. Dieu fait partie du même ensemble que les autres êtres. Il nous incite à être écologiques,  en harmonie avec la nature. Polluer la terre, c’est lui porter atteint, c’est l’agresser. C’est ne pas répondre positivement à ses propositions pour faire avancer le monde vers une mieux pour la joie de l’humanité. A. Gounelle donne de Dieu  l’image du chef d’orchestre qui propose aux musiciens de son orchestre de jouer telle ou telle symphonie. Les musiciens peuvent répondre positivement aux suggestions du chef d’orchestre. S’ils coopèrent sincèrement, avec tous leurs talents, le concert sera magnifique. Pour peu qu’ils sabotent le travail du chef d’orchestre, ce sera la catastrophe. Dieu n’est pas plus tout-puissant qu’un chef d’orchestre. Il doit tenir compte des réactions des musiciens que nous sommes. Mais il n’abandonne pas. Si par malheur Pilate répond favorablement à la pression des prêtres pour assassiner Jésus, il intervient à Pâques. On ne sait comment, mais le projet de Jésus est repris, relancé. Et l’on annonce le fait essentiel du renouveau ; celui de la résurrection.
À nous de répondre à l’appel divin de façon positive. Dieu alors n’est plus perdu, isolé dans le ciel. Il est à l’œuvre et nous à ses côtés. Notre compagnon de route si nous le souhaitons.

Cette nouvelle idée de  Dieu est tout à fait en accord avec les données scientifiques actuelles. Il n’y a plus de cassure entre foi  et  la science. De plus, c’est parfaitement compatible avec les évangiles !

H.Lehnebach

 



[1] A. Gounelle, Le dynamisme créateur de Dieu ; Van Dieren editeur.

[2] Ibid.

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Commentaires
M
… je ne pense pas que ce soit la question de Dieu qui n'intéresse plus. Bien au contraire. Ce qui est rejeté, assez massivement dans les religions chrétiennes, c'est le triangle qui semblait jusqu' alors indestructible " Dieu - Eglise- Croyant". L'église, la paroisse s'est égarée jusqu'à en perdre son rôle essentiel, surtout en Europe ( au USA la paroisse est importante et comme il disent " You have to belong to…" - mais ici la paroisse est devenu un "réseau" comme un autre). De part le Monde Dieu intéresse encore, voir beaucoup plus qu'hier. Si Dieu est éternel c'est sans doute qu'il est hors du Temps, c'est à dire dans une dimension qui n'implique aucun passé, ni futur mais un éternel présent. Cette dimension nous est inaccessible comme les ondes hertziennes étaient incompéhensibles pour les contemporains du Moyen-Age. Sa trenscendance n'oblige pas qu'il soit extérieur au Monde, mais seulement incompatible avec notre perception humaine du Monde. La peur devant Dieu est réelle, abyssale. Il est en effet absolument inutile de se révolter… enfin tel que nous pensons la révolte et sauf à vouloir changer en nous-même avant de voir changer le Monde. Par exemple nous sommes si nombreux à souffrir du système néo-libéral et pourtant nous sommes incapables de nous révolter dans le bon sens qui serait de boycotter certaines enseignes massivement… et elles plieraient dans l'instant! Ce n'ai pas la prédestination qui nous fait souffrir mais notre inconsistance. les lois de la nature sont immuables… oui elles le sont et à chaque foi que nous tentons de faire plier la nature elle nous renvoi une terrible claque. Tremblements de terre, inondations, tsunamis… est-ce Dieu qui à fait construire des megapoles sur les failles terrestes, près des rivages, est-ce Dieu qui est à l'origine des changements climatiques ? Et comment répondre à cette question: pourquoi donc les tremblements de terre, les ouragans etc… surviennent lorsque les humains semble particulièrement déchaînés, belliqueux. Les hivers semblent plus dur en temps de guerre, l'Etna s'est réveillé lors de la II guerre mondiale.<br /> <br /> L'idée de Dieu peu être en accord avec la science. Mais ce n'est pas forcement nécessaire. La science avance, se trompe, recule, se renie, avance à nouveau dans une autre direction. Elle est très utile. Dieu est immuable. C'est un repère, le phare que devrait brandir les Eglises pour éclairer un peu la vie des gens. Il ne s'agît pas d'avoir raison ou tort, d'être en accord ou non avec la science mais de donner un peu de lumière et de chaleur. Le ton juste sans aucun jugement mais avec des préférences en effet vers l'écologie, la simplicité volontaire ( qui nous rappelle un peu " heureux les simple en esprit…"), l'importance de la plus petite chose dans la nature. Dans les années 50 il y avait des prêtres ouvriers… aujourd'hui nous attendons impatiemment les prêtres jardiniers… Avec mon meilleur souvenir<br /> <br /> <br /> <br /> Marc Broussard
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